Au cours d'une conférence de presse le MEDEF (Mouvement des entreprises de France) a manifesté son inquiétude concernant les chiffres de l'apprentissage en France. Ceux-ci sont effectivement en baisse depuis deux années, allant à l'encontre de l'objectif de 500 000 apprenti en 2017 que s'était fixé le gouvernement.
Malgré une enveloppe de 200 millions d'euros débloquée en juin 2014, les chiffres de l'apprentissage font grise mine, affichant la poursuite de la baisse des chiffres entamée depuis 2013. D'après un sondage Ipsos, seules 3 sociétés sur dix envisagent d'embaucher un apprenti dans les mois qui viennent. « Nous sommes extrêmement inquiets de la situation de l'apprentissage en France, déclare Pierre Gattaz, président du Medef. Il est clair qu'on ne fait pas ce qu'il faut. ». La réforme de la taxe d'apprentissage est notamment pointée du doigt. Celle-ci a en effet permi de tranférer 200 millions d'euros aux régions, réduisant, selon le Medef, les possibilités pour les entreprises de soutenir les CFA qu'ils souhaitent. De plus l'avenir de certains CFA est en danger: de nombreuses régions ont en effet annoncé vouloir réduire leur budget concernant l'apprentissage.
Pour améliorer la situation de l'apprentissage, le MEDEF avance plusieurs solutions. « Nous demandons au gouvernement de constituer un binôme composé d'un député et d'un chef d'entreprise pour regarder la situation et prendre des décisions rapidement, sous trois mois », a proposé Pierre Gattaz. Florence Poivey, négociatrice du Medef sur la formation professionnelle, a quant a elle formulé des propositions ayant pour but de remettre « l'entreprise au cœur du processus » en prenant exemple sur « les pays où l'alternance est un succès et où le chômage des jeunes est faible ». Concrètement l'organisation émet la possibilité pour les entreprises ayant plus de 3 % d'alternants au sein de leurs effectifs de jouir d'une liberté d'affectation de la taxe d'apprentissage. Elle souhaite également que les branches professionnelles et le ministère de l'Education nationale travaillent conjointement dans la construction des diplômes. Enfin, le Medef réclame « une vraie simplification » concernant le recrutement des apprentis et que ceux-ci possibles tout au long de l'année.